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1. L’histoire de l’avocat : fruit millénaire à tendance gastronomique
Originaire d’Amérique Centrale, L’avocat, fruit comestible de l’avocatier, crémeux et délicieux. L’avocat est l’un des ingrédients incontournables de nombreux plats et régimes contemporains, dans cet article nous analysons la marque de l’avocat au Cameroun. Le fait est que l’avocat a une histoire fascinante qui remonte à des milliers d’années. En effet, les premières traces du recours à l’avocat remontent à environ 5000 ans av. J.-C. À cette époque, les Aztèques et les Mayas, qui poussent dans les régions tropicales du Mexique et d’Amérique centrale, cultivent l’avocat et en profitent des meilleurs nutriments. Il est considéré comme un symbole de fertilité et de vitalité, le surnommant « ahuacatl » ou « testicule » en raison de ses formes caractéristiques.
Les débuts de l’avocat dans la gastronomie
Ensuite, à mesure que les civilisations précolombiennes se sont développées, l’avocat est devenu un élément central de votre alimentation. Il est utilisé sur les assiettes traditionnelles et les cérémonies religieuses. Les Aztèques préparent une délicieuse sauce appelée « guacamole », dans laquelle la pulpe d’avocat est mélangée à des herbes et des herbes. Voici toujours appréciée aujourd’hui dans le monde entier. Les Espagnols découvrent au 16e siècle et séduisent, à commencer par les cultivateurs et exportateurs vers l’Europe qui rejoignent directement la classe des élites. Elle s’est rapidement étendue à l’Indonésie, à l’Afrique et à l’Inde.
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2. L’avocat parmi les premiers choix dans les tendances culinaires
Il va sans dire qu’elle est la plus appréciée au XXe siècle pour son goût riche, sa texture crémeuse et les beaux noms qui lui sont attribués. On retrouve également un ingrédient emblématique retrouvé dans les salades, sandwichs, sushis, smoothies, desserts. De plus, c’est l’aliment de base des régimes végétariens et végétariens, car c’est une excellente source de graisses saines, de fibres, de vitamines et de minéraux. De plus, il est riche en acides gras monoinsaturés (connus pour son rôle bénéfique sur la santé cardiovasculaire), en vitamines B, en vitamines K, en acides gras et en antioxydants.
En plus de sa popularité culinaire, l’avocat partage également une évolution des tendances alimentaires et de la culture populaire : le phénomène du toast à l’avocat, une tranche de pain grillé et d’avocat garni gratté, est susceptible de devenir viral sur les listes sociales et est devenu un symbole de la tendance gastronomie [1].
3. Étymologie et Variétés
Il s’écrit en espagnol « abogado », « avocat ». De plus dans cette langue, l’avait d’abord pris la forma « aguacate ». L’espagnol « aguacate » était utilisé au XVIIe siècle dans une langue « nahuatl » (la langue des Aztèques), ahuacatl, qui doit son nom au fruit de l’avocat et signifie aussi « testicule » selon ces dictionnaires mais les plus privilégiés. les termes pour le concepteur de cette partie du corps sont à la fois compacts et chiquiztli [2].

Crédit photo : wikipédia.
Les différentes variétés de l’avocat
Une portion de 80 g d’avocat (152kcal/627KJ, 5 g de protéines, 6 g de lipides, 5 g de glucides, 6 g de fibres, 360 mg de potassium, 56 mg de vitamines E), selon le nutritionniste JO Lewin, pour ces nutriments, pour :
- Promouvoir la santé cardiaque ;
- Contribuer à réduire le taux de cholestérol ;
- Vous aide à réguler votre appétit et à garder vos yeux en bonne santé.
Un autre peut citer les variétés :
- Hass : petit fruit à peau épaisse, assez rigide, granuleuse de couleur brune à violette, à mûr. Sa chair blonde est assez ferme et bien parfumée originaire du Pérou, Chili, Espagne, Mexique et Israël, c’est la plus commercialisée.

Crédit photo : wikipédia
- Feu : sous forme typique de poire, à peau fine et mate, de couleur foncée et foncée. Sa pulpe onctueuse, vert tendre possède un sauveur prononcé et vient du Pérou, Espagne et Israël ;
- Ettinger : il y a l’avocat dans sa forme la plus longue, avec des cheveux fins et lisses, raides et une pulpe très délicate originaire d’Afrique australe et d’Israël ;
- Nabal : presque rond, à peau lisse, vert sombre, veinée de noir. La chaise est ferme et tricolore bien soutenue par la cuisson et l’arrivée d’Israël ;
Il existe également plusieurs variétés qui :
- Lula : grand avocat renflé à la base, à peau vernissée et vert jaune originaire des Antilles ;
- Boulittre : petite espèce d’avocat à forme de poire. Cela s’explique très probablement par les causes de ces conditions et origines particulières au Mozambique ;
- Bacon : dans cette variété sucrée, cette variété d’avocat reste dans les mémoires grâce à sa couleur vert foncé et son volume. Elle vient du Mexique ;
- Roseau : gros fruit de forme ronde, au poil fin et vert, supportant les températures élevées venant d’Espagne.
4. Commentaire pour exploiter le pouvoir de l’avocat pour générer des revenus au Cameroun ?
Le secteur fruitier et particulièrement l’avocat possède de nombreux atouts qui encouragent à investir dans sa chaîne de valeur. Cependant, je voudrais m’ouvrir sur les points dont vous avez besoin ici :
Producteurs et consommateurs mondiaux d’avocats : La production mondiale d’avocats représente plus de 5,5 millions de tonnes par an (2019). Avec comme premier producteur le Mexique avec près de 1,9 millions de tonnes d’avocats produits en 2019 (contre 1,6 million de tonnes en 2015) devant la République Dominicaine (601.349 t) et le Pérou (455.394 t). Le Mexique était déjà le plus gros producteur mondial d’avocat avec 32% de la production mondiale en 2005.
Côté consommateurs, le premier marché mondial en 2011 étaient les États-Unis avec 111.200 tonnes, devant la France (95 000 tonnes) et le Royaume-Uni (26 200 tonnes). D’une manière générale, la consommation de l’avocat en Europe s’est accrue de +220% passant de 202 millions de tonnes en 2008 à 650.000 tonnes en 2018. Quant aux États-Unis, la consommation d’avocats est passée de 220.000 t en 1985 à 1.323.000 t en 2019 [4].
La culture d’avocats : elle nécessite de maîtriser la technique dédiée et même de se faire accompagner par des agriculteurs experts dans l’avocat.
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Besoins d’un avocatier
L’ étape incontournable débute par le choix des zones de culture où il faut vérifier qu’elles répondent aux exigences climatiques. C’est à dire qu’un déficit hydrique de 2 mois saison sèche est favorable pour induire une bonne floraison. Par ailleurs, un ensoleillement important (2500 à 3000 h/an) est nécessaire. Le besoin en eau (1200 et 1600 mm/an) est fonction du stade végétatif et une humidité élevée (70 à 80 %) au moment de la floraison). Les exigences édaphiques notamment des sols bien drainés pour éviter les champignons du type Phytophthora cinnamomi; qui provoque les pourritures. La profondeur du sol de 1 m à 1,50 m, le pH > 4,5 – 5,0 où on effectuera des amendements calciques.
NB: il est recommandé de planter les avocatiers sur butte (H = 30 cm et diamètre à la base = 1 m). De plus l’alternance variétale s’opère par ligne sans qu’il y ait de règle stricte quant aux proportions d’arbres « A » et d’arbres « B » pour des variétés ayant une même époque de floraison.
Le marché de l’avocat et sa rentabilité
En 2023, le continent africain a expédié 319 027 tonnes d’avocats sur le marché international, soit 14 % de plus que l’année précédente. C’est ce qu’indique la FAO dans son dernier rapport annuel qui présente les résultats préliminaires de l’examen du marché des fruits tropicaux.
Le Kenya consolide sa position de leader. La première économie d’Afrique de l’Est a ainsi enregistré une croissance de 24 % de ses expéditions de fruits à 127 600 tonnes. Deuxième acteur de poids sur le segment des exportations, l’Afrique du Sud signale de son côté une hausse de 7 % de ses expéditions à plus de 67 600 tonnes. Globalement, la performance de l’industrie africaine de l’avocat intervient dans un contexte où le commerce mondial du fruit a progressé de 20 % pour franchir la barre des 3 millions de tonnes échangées en 2023. Cette dynamique de croissance est principalement tirée par les principaux exportateurs d’Amérique latine et des Caraïbes en l’occurrence le Mexique (1,5 million de tonnes) et le Pérou (600 000 tonnes).
En ce qui concerne les destinations, l’Amérique du Nord demeure le principal débouché pour les avocats sur le marché international comptant pour environ 46 % des importations suivi par l’Europe (35,5 %) et l’Asie (9,8 %).
Les réalités du Cameroun
D’après une étude du Minader, la production nationale d’avocats tournerait autour de 120 000 tonnes. L’avocat a deux saisons au Cameroun, la première va de Février à Mai, et l’autre va de Juillet à Septembre. L’avocat se vend généralement en sacs d’environ 100 kg. Le sac d’avocats coûte entre 10 000 et 60 000 F CFA selon les périodes. Les grands bassins de production des avocats au sont les départements de Bamboutos (Mbouda, Babadjou, Galim, Bagam, Bamenkombo, etc) et les départements de la Menoua (Dschang). Les autres régions du pays fournissent aussi des avocats, mais à petite échelle où les variétés les plus prisées au Cameroun sont celles qui ont des chairs. Ces derniers sont assez sèches et onctueuses dites ‘’avocats beurre’’ comme la Pollock, la Booth 7, la Peterson, la Hickson. Les grands pôles de consommation sont les grandes villes.
L’avocat s’exporte aussi bien en Europe et dans la sous région Afrique Centrale. La récolte s’obtient 3 à 4 ans après la plantation pour les arbres greffés. Une plantation d’avocatiers bien entretenue peut produire annuellement plus de 10 tonnes d’avocats par hectare [6]. Alors que le rendement moyen est influencé par de nombreux facteurs, notamment le climat, la variété et l’âge de la plantation, les rendements typiques de l’avocat Hass, par exemple, atteignent 20 à 30 tonnes par hectare en moyenne annuelle.

Conservation et dérivés de transformation
Le Cameroun est capable, grâce à son potentiel actuel (production de fruits et procédé d’extraction de l’huile) de défier toute concurrence sur le marché de l’huile d’avocat [7].

L’avocat se conserve assez facilement, vu que par un phénomène d’inhibition originale (le tree-factor) provoqué par l’arbre lui-même, l’avocat ne peut mûrir qu’une fois détaché de la branche. Ce qui facilite son transport et son exportation. C’est un aliment très riche en matières grasses, il se conserve au frais. Une fois mûr, il est utilisé dans plusieurs recettes notamment la salade. En outre, lorsque l’état de mûrissement est avancée, des dérivés tels que l’huile, beurre, biscuits, savons, gels de douches et même du vin peuvent encore lui donner une plus value.
En effet, le secteur de la cosmétique est un grand consommateur, très riche en vitamine E, il nourrit et embellit aussi énormément la peau. l’avocat n’a que du bon. Les diététiciens louent ses propriétés nutritives, cosmétiques et thérapeutiques. Il est à noter qu’exploiter le potentiel des feuilles et des écorces d’avocat est tout aussi rentable dans le domaine de la santé.
5. L’actualité sur les tendances actuelles du marché
L’unité de transformation des avocats à Mbouda traîne encore le pas. Le marché est jonchée par des agriculteurs et petits transformateurs privées dont le produit phare est l’huile.
Selon les dernières prévisions de l’OCDE et de la FAO, la production du fruit pourrait grimper à 12 millions de tonnes d’ici 2030, soit le triple de son niveau en 2010. Depuis quelques années, l’avocat connait une forte croissance de sa production. Si le niveau de la récolte demeure toujours l’un des plus faibles dans la catégorie des principaux fruits tropicaux, le produit jouera toutefois un rôle de premier plan sur le marché dans le futur. Cette croissance sera principalement liée à la forte demande du fruit en raison de ses bienfaits pour la santé et par des prix soutenus qui devrait inciter les acteurs de l’industrie à investir massivement dans l’expansion des superficies cultivées.
Quel est l’avenir de l’avocat?
Globalement, la performance de l’appareil mondial de production permettra de tirer vers le haut le commerce de l’avocat à l’échelle mondiale. Ainsi, le produit s’affichera d’ici 2030, comme le principal fruit tropical échangé grâce à des exportations de 3,9 millions de tonnes, surpassant ainsi l’ananas et la mangue. De même, il deviendra par la même occasion, l’un des fruits les plus lucratifs avec une valeur des expéditions de plus de 8 milliards $. L’essentiel de cette manne sera capté par le Mexique qui pèsera pour 63 % des exportations. Les USA et l’UE continueront de tirer les importations mondiales et contribueront respectivement à hauteur de 40 % et 31 % des achats [8].
Une aubaine pour l’Afrique
Le développement des échanges d’avocats offre de nombreuses opportunités économiques pour les pays africains(principalement le Kenya et l’Afrique du sud) qui ont déjà des positions dans l’industrie. A noter que le Kenya a déjà noué un accord d’exportation vers la Chine, un autre marché en croissance. Tandis que de son côté, l’Afrique du Sud mène actuellement des démarches pour réduire sa dépendance vis-à-vis de l’UE qui absorbe déjà 90 % de ses expéditions. Les négociations les plus avancées dans le cadre de la diversification des débouchés portent sur son accès au marché américain, le plus vaste du monde. Tous les pays africains et principalement les industriels et jeunes ambitieux devrait puiser de cet or vert en se positionnant maintenant.
6. Les difficultés de la filière.
Au Cameroun, il est important de développer cette filière afin de mieux valoriser les avocats du Cameroun. Le climat dans les bamboutos étant favorable à cette culture. Avec l’évolution des techniques, l’utilisation des serres pourra être requise dans la mesure du possible.
Les nuisances de la filière se notent particulièrement chez le premier producteur mondial, le Mexique qui tire de nombreux bénéfices de « l’or vert ». Notamment l’État du Michoacan, qui concentre 85 % de la production mexicaine. Cette monoculture ravage pourtant les forêts de cette région et assèche les ressources en eau au point où l’avocat deviendra le fruit maudit pour ce principal fournisseur. Dans le pays, la question de l’eau déchire la société avec en toile de fond la production du fruit, qui représente 40 % des terres du village. Il faut en moyenne 1000 litres d’eau pour produire 1 kg d’avocats[9].
7. Comment commencer?
Si la filière est en pleine ascension, débuter en Afrique et précisément au Cameroun n’est pas toujours évident. Avant tout il faudra être ambitieux de profiter de cette part du marché, mais plus important de comprendre son fonctionnement et les circuits et protocoles administratifs avant de se lancer.
Pour de grands investisseurs, lancer des grandes productions de façon industrielle, vendre sur le marché local et international, assurer une chaîne de transformation pour réduire les pertes. Pour les petits investisseurs, débuter par la maîtrise des circuits de vente , chaîne d’approvisionnements, transport ou encore la revente ou la vente en gros comme il est observé au marché Sandaga de Douala. Par ailleurs, c’est dernier pourrait ajouter la vision d’aller plus loin vers la culture et même la restauration de produits frais et salades. Il ne sera pas omis qu’il faut faire preuve de ténacité et se former continuellement pour asseoir sa position dans le domaine.
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Sources
[1]. https://tendancefruit.ch/histoire-de-l-avocat/
[2]. Le dictionnaire orthodidacte
[3]. Wikipédia.org ( https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Avocat_(fruit) )
[4]. Planetoscope.com ( https://www.planetoscope.com/fruits-legumes/1688-production-mondiale-d-avocats.html )
[5]. NOTE TECHNIQUE SUR LA CULTURE DE L’AVOCATIER, par Yves BERTIN, Projet d’appui aux producteurs de fruits des Marquises, CIRAD.
[6]. La voix du paysan ( https://www.lavoixdupaysan.net/cameroun-avocat-bamboutos-principal-bassin-de-production/ )
[7]. L’AVOCAT AU CAMEROUN, Perspectives d’avenir par M.FOYET, journal du CIRAD, vol 27, 1972.
[8]. Agence Ecofin ( https://www.agenceecofin.com/horticulture/1607-90154-l-avocat-sera-la-vedette-sur-le-marche-mondial-des-fruits-tropicaux-d-ici-2030 )
[9]. Le Figaro ( https://www.lefigaro.fr/international/parfois-on-entend-des-coups-de-feu-l-avocat-fruit-maudit-du-mexique-20240208 ).

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