La déforestation (coupe abusive des plantes), souvent exacerbée par l’expansion des cultures de cacao, représente un défi majeur pour la durabilité environnementale. Alors que le cacao est une culture essentielle pour de nombreuses économies, notamment en Afrique de l’ouest, son développement incontrôlé entraine la destruction des forêts tropicales. On peut aussi compter la perte biodiversité et des émissions de gaz à effet de serre.
Face à cette crise, il devient crucial d’explorer les pratiques de productions durables qui permettent de concilier les besoins économiques de production de cacao avec la préservation des écosystèmes. Cette approche vise non seulement à garantir la vie des agriculteurs, mais aussi de protéger les ressources naturelles pour des générations à venir. Raison pour laquelle nous examinerons dans cette étude les moteurs de durabilité et les enjeux à surmonter.
A. Vers un cacao sans déforestation
1. Aperçu de la filière du cacao au Cameroun
Au Cameroun, la production du cacao est intimement liée a l’économie nationale de même qu’a la vie de plusieurs centaines de milliers de personnes. On estime que près d’un demi- million de foyers camerounais perçoivent des revenus issus de la filière cacao. La majorité de la production de cacao (environ 80%) se concentre dans les régions du Sud-Ouest et du centre. En moyenne, les producteurs de cacao du Cameroun sont mieux rémunérés pour leur production que ceux de la côte d’ivoire ou du Ghana.
Néanmoins 69% de familles produisant du cacao au Cameroun vivent sous le seuil de la pauvreté. Contrairement au Ghana et la côte d’ivoire, le Cameroun présente un couvert forestier encore assez élevé qui représente environ 40% de la superficie terrestre du pays. Deuxième produit le plus exporté au Cameroun après le pétrole, le cacao ne représente qu’environ 1,2% du produit intérieur brut et rapporte approximativement 45 millions d’euros de recettes annuelles issues des taxes et les exportations s’élèvent à environ 300 000 tonnes[1]
2. Règlementation de l’Union européenne
La majorité du cacao cultivé au Cameroun est exporté vers l’Union européenne(UE), soit 65% en 2020. Et pour lutter contre la déforestation afin de protéger l’environnement, l’Union européenne est entré en vigueur sur le thème <<zéro déforestation>> en juin 2023. Elle interdit aux entreprises de commercialiser certains produits dont le cacao sur le marché européen. Sauf si elles sont en mesure de prouver que les produits en question n’ont pas été cultivés sur les terres déboisées ou dégradées après le 31 décembre 2020.
De plus les négociants et les operateurs doivent également prouver que le cacao a été produit légalement car les contrôle visant à faire appliquer cette loi commenceront à prendre effet à partir de fin 2024. Toutefois, les producteurs qui cultivent sur les terres récemment déboisées risquent de ne plus pouvoir vendre leurs récoltes aux principaux acheteurs de cacao à l’échelle nationale et internationale. Afin d’éviter tout risque ou refus d’exporté leur cacao à l’international plus précisément en Europe, le gouvernement camerounais s’est engagé à promouvoir la production d’un cacao sans déforestation en misant sur << l’intensification et la diversification durables des revenus>> pour <<cultiver plus de cacao sur moins de terres>>[2].
3. Système de traçabilité
Le système de traçabilité du cacao, particulièrement en Côte d’ivoire, est un mécanisme essentiel qui vise à garantir que le cacao produit ne provient pas de zones soumises à la déforestation. Ceci en réponse aux règlementations de l’Union européenne interdisant la commercialisation de produits issus de la déforestations à partir de 2025.
Ce système utilise des technologies avancées de géolocalisation pour suivre l’origine des fèves de cacao, permettant ainsi d’assurer qu’elles sont cultivées dans des conditions durables et respectueuses de l’ environnement[3]. En intégrant des pratiques agricoles telles que l’agroforestie, qui favorisent la biodiversité et la santé des sols, ce système contribue également à diversifier les revenus des producteurs tout en répondant aux exigences croissantes du marché. Cependant, des défis subsistent, notamment la nécessité de garantir des prix équitables pour les producteurs et d’améliorer la sensibilisation à ces pratiques durables. Par conséquent, pour réussir cette transition vers une production de cacao durable, il est crucial d’accompagner les règlementations par un soutien financier et technique, ainsi que par des formations pour les agriculteurs.
Egalement disponible: Impacts du changement climatique sur la production cacaoyère en Afrique de l’Ouest
B. Les défis de la transition vers une production durable
1. Baisse des prix pour les producteurs
Les producteurs regrettent que l’Union européenne formule une exigence de non-déforestation mais sans proposer de solution pour assurer un prix minimum indispensable aux producteurs à mettre en place et maintenir des systèmes agroforestiers ne poussant pas à la déforestation. Malgré l’augmentation actuelle des prix du cacao sur le marché international, le prix payé aux producteurs reste souvent bien trop bas, entrainant une pauvreté des producteurs, et ce, dans un cotexte de changement climatique. Il faut dire qu’en 40 ans, les prix du cacao ont perdu 50% de leur valeur en euros constants. Dans le même temps, les prix des produits chocolatés en France ont multiplié par 8. Pourtant en Côte d’ivoire, 50% des producteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté. Raison pour laquelle, les productrices et producteurs ont partagé l’indispensable nécessaire des prix stables et rémunérateurs pour accompagner le processus de maintien et de génération des forets[4].
Intensification non durable
L’intensification non durable du cacao est un système de production cacaoyère qui privilège l’augmentation des rendements au détriment de la durabilité environnementale et sociale. Les principales conséquences incluent la déforestation, l’érosion de la biodiversité et l’aggravation de la pauvreté des producteurs, notamment en Afrique de l’ouest. Dans ces régions, la monoculture et le manque de pratiques agroforestières sont des facteurs clé.
Dans les pays comme la côte d’ivoire et le Ghana confrontées à des faibles rendements et à leur diminution progressive, beaucoup de familles productrices n’ont qu’un accès très limité au foncier agricole. Elles défrichent des zones forestières pour y planter de nouveaux cacaoyers qui répondent très bien à ces nouveaux sols riches en humus. Face aux conséquences environnementales désastreuses de ces dynamismes de production particulièrement prégnantes et au défi d’augmentation de la productivité de la terre et du travail qui se posent plus globalement aux familles productrices de cacao. Il est indispensable de développer des services à la production qui permettent l’intensification écologique des systèmes de culture des cacaoyers reposant sur l’agroforestie pour stabiliser les zones de production cacaoyère actuelle et préserver les forets restantes[5].
3. Adaptation au modèle économique
Le défi est de faire en sorte que la durabilité ne rime pas avec la pauvreté pour les producteurs et de trouver des dispositifs de soutien comme[6]:
- De favoriser une participation plus inclusive des producteurs et de leurs organisations représentatives dans le processus de concertation sur la mise en œuvre des nouvelles règlementations.
- Des mesures d’accompagnement des organisations de producteurs pour développer des innovations agroécologiques. En outre mettre en place des dispositifs de traçabilité et de financer la transition agroforestière.
- Que les pays producteurs de l’Union européenne explorent et mettent en œuvre des dispositifs de bonus-malus fiscaux. Ca permettra de rééquilibrer la compétitivité prix des entreprises qui s’engagent effectivement dans le commerce équitable et zéro déforestation.
4. Manque de sensibilisation des producteurs
Le manque de sensibilisation souvent lie à la pauvreté et au manque d’infrastructures, empêche l’adoption des pratiques agricoles durables et l’adaptation au défis comme le changement climatique[7]. Toutefois, sans éducation adéquate sur les enjeux de déforestation et les bénéfices économiques d’une agriculture respectueuse de l’écosystème. Les producteurs risquent de continuer à adopter des méthodes non durables ce qui pourrait aggraver les problèmes environnementaux et réduire leur propre rentabilité.
C. Solutions mise en œuvre
1. Accompagnement des producteurs
Des initiatives comme l’initiative Française pour un cacao durable (IFCD) lancer en 2021 et le plan de développement du cacao durable au Cameroun (2023-2025) mobilisent les acteurs pour trouver des solutions concrètes à la problématique de la déforestation[8]. La règlementation de l’UE impose des exigences strictes en matière de traçabilité et de pratique agricoles durables, telles que l’agroforestie. Les producteurs doivent donc être formés et soutenus financièrement pour adopter ces pratiques. D’ailleurs, cela inclut la mise en place de système de géolocalisation pour assurer que le cacao ne provient pas de zones protégées. Ceci garantit des prix stables pour les agriculteurs afin de les inciter à produire de manière responsable. Des initiatives combinant préservation de forets et amélioration des conditions agricoles pourraient permettre au Cameroun de devenir un model de production durable.
2. stop a la déforestation place à la reforestation
Bien qu’aucune organisation ne peut à elle seule impulser le changement, il a été rassemblé pour les industries, les gouvernements et les ONG un éventail de solutions visant à mettre fin à la déforestation et restaurer d’importances ressources forestières à travers le monde[9]:
👉🏿Préventions des forets par des engagements et une gestion communautaire;
👉🏿Mobiliser les investissements pour la conservation et les modèles commerciaux favorables aux agriculteurs;
👉🏿Reforestation basée sur des stratégies claires;
👉🏿Promouvoir l’agroforestie pour augmenter les revenus des agriculteurs et lutter contre la déforestation;
👉🏿Intensifier la production de cacao grâce à des pratiques agricoles ciblées;
👉🏿Mise en place du système de traçabilité dans l’ensemble du secteur du cacao;
👉🏿Mettre en œuvre des interventions visant à augmenter les revenus des agriculteurs et à promouvoir une production durable du cacao;
👉🏿Adopter une approche paysagère;
👉🏿Renforcer les systèmes de gouvernance nationaux pour lutter efficacement contre la déforestation.
Conclusion
Finalement, la transition vers une production durable est non seulement nécessaire, mais également réalisable grâce aux initiatives règlementaire de l’UE et des pratiques agricoles innovantes. L’UE , en interdisant la commercialisation de produits issus de la déforestation d’ici 2025, incite les pays comme la côte d’ivoire à adopter des systèmes de traçabilité et à promouvoir l’agroforestie. Cependant, pour que ces efforts portent leurs fruits, il est primordial de surmonter les défis tels que la volatilité des prix du cacao et le manque de sensibilisation parmi les producteurs. Un soutien financier et technique adéquat, ainsi qu’une formation des agriculteurs ,sont essentiels pour garantir des revenus stables et équitables, tout en préservant les forets et la biodiversité.
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Références
[1]https://pfbc-cbfp.org/fileadmin/user_upload/pfbc-cbfp/Actualites/2024/2024-02/Cacao-sans-deforestation-au-Cameroun-4.pdf
[2]https://pfbc-cbfp.org/fileadmin/user_upload/pfbc-cbfp/Actualites/2024/2024-02/Cacao-sans-deforestation-au-Cameroun-4.pdf
[3]https://fr.euronews.com/green/2024/02/27/lue-et-la-cote-divoire-cooperent-pour-une-production-de-cacao-plus-durable
[4]https://www.ethiquable.coop/page-dactualites-mag/cacao-zero-deforestation-oui-mais-qui-va-payerLes producteurs regrettent que l,cacao vers la déforestation zéro.
[5]https://www.avsf.org/app/uploads/2025/02/0225-NOTECACAO.pdf
[6]https://www.commercequitable.org/actualites/stopper-la-deforestation-dans-la-filiere-cacaoPour que durabilité ne rime pas avec,dans un commerce équitable et zéro déforestation.
[7]https://www.kakaoplattform.ch/fr/a-propos-du-cacao/difficultes-du-secteur-cacaoyerLe secteur cacaoyer est confronté,au détriment de l’environnement.
[8]https://www.deforestationimportee.ecologie.gouv.fr/produits-concernes/article/cacaoImpulsée par le Syndicat du,cacaoculture dans les régions productrices.
[9]https://worldcocoafoundation.org/focus-areas/reverse-deforestation#Adopting a landscape approach.,production through targeted agricultural practices.

Direction des Opérations de Bonabéri, Douala, Cameroun.
Nos missions :
Analyser les tendances et les évolutions des secteurs agricoles, d’élevages et agroalimentaires au Cameroun et en Afrique centrale. Étudier et rédiger des articles d’analyses, des actualités, des fiches techniques et des itinéraires de production.
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