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Des cas très médiatisés d’intoxication alimentaire et l’évolution du contexte commercial mondial ont placé la sécurité des aliments sur le devant de la scène de la politique agricole internationale. Ceci résulte en partie des cas très médiatisés d’intoxication alimentaire qui ont frappé le secteur agroalimentaire aux Etats-Unis (cas de salmonellose et de E. Coli 0157:H7) et en Europe (notamment l’épidémie d’encéphalopathie spongiforme bovine, ESB).

Comment les filières d’exportation font-elles face à ce nouveau contexte international ?
Même si l’on en parle moins, des problèmes liés aux conditions locales de sécurité sanitaire des aliments sont également importants. Pour de multiples raisons, les populations des pays en développement sont plus exposées à des produits alimentaires contaminés que celles des pays industrialisés. Les climats tropicaux favorisent la prolifération de parasites et de toxines naturelles. L’eau utilisée pour nettoyer et préparer les aliments est souvent insalubre et les règlements sont moins sévères ou moins bien respectés.

L’urbanisation rapide a parfois aggravé cette situation, en modifiant les méthodes traditionnelles de préparation des aliments. Les consommateurs qui dépendent de marchés plutôt que de leur propre production agricole sont de plus en plus nombreux. Par ailleurs, le recours à des aliments préparés hors-domicile devient courant.
Comment les Etats, les producteurs et les consommateurs font-ils face à ce contexte changeant ?
L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) ont décidé d’organiser conjointement un atelier international sur les problèmes rencontrés par les pays en développement en matière de gestion de la sécurité des aliments.
L’atelier a réuni des spécialistes d’Asie (Inde, Philippines, Thaïlande), d’Afrique (Maroc, Burkina Faso, Ghana, Mauritanie, Sénégal) et d’Amérique latine (Brésil, Costa Rica, Guatemala). Des représentants d’organismes bailleurs de fonds (Union Européenne, France, Allemagne, Royaume Uni, Banque Mondiale). Des organismes internationaux d’assistance technique (FAO et Organisation mondiale de la santé (OMS)) et des membres de la communauté scientifique européenne.
Les tables rondes ont porté sur deux thèmes : les approches des bailleurs de fonds pour améliorer la sécurité des aliments. Et l’impact de l’organisation des filières et du contexte réglementaire sur les stratégies de gestion de la sécurité. Les groupes de travail ont examiné les besoins futurs dans cinq domaines : évaluation des risques, contextes réglementaires, contrôle de la qualité, aide au développement et recherche.
La “mise en marché” de la sécurité des aliments dans les pays en développement : considérations pratiques et éthiques
Devrait-il exister un marché des aliments sains ? En d’autres termes, les consommateurs devraient-ils avoir le choix d’acheter des aliments plus ou moins sains, un peu comme ils ont le choix d’acquérir des produits présentant différents degrés d’autres caractéristiques qualitatives ? La réponse intuitive de personnes interrogées est généralement « non », l’éthique impliquant qu’une alimentation saine doit être un droit pour tous.
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En premier lieu
La distinction entre « sain » et « dangereux » est rarement une proposition aussi tranchée ; pour la plupart des agents de contamination, différents niveaux de tolérance pourraient être acceptables, en fonction de la fréquence de la consommation et de la façon dont les aliments sont préparés. Parallèlement, l’amélioration de la sécurité augmente les coûts, de par des méthodes de production plus onéreuses et/ou un taux de pertes plus élevé.
Pour ces raisons, certains économistes ont préconisé que soit donné au consommateur le choix du niveau de sécurité qui lui convient (et pour lequel il est prêt à payer), au-delà d’un niveau minimal garanti par l’Etat[1]. En ce qui concerne les pays en développement, comme l’a éloquemment rappelé Ben MALAYANG, le problème est que de nombreuses personnes ont à peine les moyens d’acheter de la nourriture quelle qu’en soit la qualité. Un marché distinguant les produits en fonction de leur niveau de sécurité peut se traduire par une situation où les pauvres n’ont accès qu’aux aliments de qualité douteuse, logiquement meilleur marché. Il ne s’agit plus alors de choix individuels, mais uniquement de contraintes individuelles, ce qui milite en faveur de garanties publiques des normes de sécurité.
En second lieu
Dans les pays en développement, même ceux qui défendent ardemment une politique de garanties de la sécurité (et contre sa « mise en marché ») sont soumis à des contraintes pratiques. Lorsque la portée des règlements émanant de l’Etat est limitée, à la fois par le manque de moyens et par la nature des filières elles-mêmes, il est difficile, voire impossible, d’imposer de façon efficace des normes minimales. Dans ces conditions, toute action pilote destinée à promouvoir des aliments plus sains peut être considérée comme un pas en avant.
Conclusion
L’amélioration de la sécurité alimentaire dans les filières peu structurées pose des problèmes tant au niveau technique qu’à celui de l’organisation. Ce sont des domaines où n’existent pas de solutions toutes faites, soit parce que l’on manque de connaissances sur l’incidence et les caractéristiques des dangers, soit parce que la nature de la filière rend impossible l’application de solutions conçues ailleurs sans modifications – la nécessité, par exemple, de tenir compte de l’éparpillement des producteurs, de l’absence d’intégration verticale ou des techniques rudimentaires de transformation.
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Sources:
[1] ANTLE, John, 1995, Choice and Efficiency in Food Safety Policy, Washington, DC: The American Enterprise Institute.
Tiré de la Gestion de la sécurité des aliments dans les pays en développement. Actes de l’atelier international, CIRAD-FAO, 11-13 décembre 2000, Montpellier, France, CIRAD-FAO Cédérom du CIRAD, Montpellier, France. Par E. HANAK, E. BOUTRIF, P. FABRE, M. PINEIRO, (éditeurs scientifiques), 2002.

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