La culture du cacao occupe une place stratégique dans l’économie de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, où elle constitue une source majeure de revenus pour des millions de producteurs. Pourtant, cette filière est confrontée à des enjeux croissants. On peut citer entre autre la déforestation massive, dégradation des sols, perte de biodiversité. Par ailleurs, on a a aussi la variabilité des prix sur les marchés internationaux et les impacts du changement climatique.
Ces défis soulèvent une question centrale pour les acteurs de la filière : comment produire du cacao de manière durable tout en assurant la sécurité économique des producteurs ? L’agroforesterie cacaoyère, qui consiste à intégrer des arbres et d’autres cultures au sein des plantations de cacao, est souvent présentée comme une solution possible. Mais ses bénéfices sont-ils réels ou relèvent-ils d’un mythe propagé par les ONG et les chercheurs ? Pour répondre à cette question, il convient d’examiner à la fois les avantages environnementaux, économiques et sociaux de l’agroforesterie, ainsi que les défis liés à sa mise en œuvre.
Amélioration des écosystèmes et protection de la biodiversité
L’agroforesterie cacaoyère est fréquemment valorisée pour ses bénéfices écologiques. En intégrant des arbres d’ombrage et des cultures intercalaires, les plantations maintiennent une couverture végétale permanente, réduisant ainsi l’érosion des sols et améliorant la rétention d’eau. Les systèmes agroforestiers favorisent également la biodiversité en offrant un habitat pour une grande variété d’insectes, d’oiseaux et de micro-organismes bénéfiques.[1]
Des recherches menées en Côte d’Ivoire et au Ghana montrent que ces plantations attirent davantage d’insectes pollinisateurs et d’espèces auxiliaires, qui contribuent à la régulation naturelle des ravageurs. Les arbres d’ombrage participent aussi à la séquestration du carbone, jouant un rôle non négligeable dans la lutte contre le changement climatique. Toutefois, le choix des espèces et la densité de plantation sont déterminants : des arbres trop grands ou trop nombreux peuvent créer de l’ombre excessive, réduire la photosynthèse des cacaoyers et limiter le rendement. L’agroforesterie n’est donc efficace que lorsqu’elle est planifiée et gérée de manière réfléchie.
Egalement disponible: Impacts du changement climatique sur la production cacaoyère en Afrique de l’Ouest
Rendement et rentabilité : un équilibre délicat
La question du rendement demeure un point critique pour l’adoption de l’agroforesterie par les producteurs. Les jeunes cacaoyers peuvent croître plus lentement sous couvert arboré, ce qui peut réduire la production durant les premières années par rapport à des plantations en plein soleil. Cependant, sur le long terme, un ombrage modéré peut améliorer la qualité des fèves, réduire le stress hydrique et protéger les arbres contre certaines maladies et la forte insolation.[2]
Les études comparatives montrent que, sur des cycles de 10 à 15 ans, les plantations agroforestières peuvent atteindre des rendements similaires à ceux des plantations intensives, tout en apportant une stabilité de production face aux variations climatiques. L’aspect économique est également influencé par la possibilité de diversifier les revenus : la vente de fruits, de bois d’œuvre ou d’autres produits issus des arbres intercalaires peut compléter le revenu des producteurs et réduire leur dépendance exclusive au cacao.[3]
Réduction des risques climatiques et résilience des communautés
Un des avantages majeurs de l’agroforesterie est sa capacité à créer un microclimat favorable à la croissance des cacaoyers. Les arbres d’ombrage régulent la température et maintiennent l’humidité du sol, réduisant l’impact des vagues de chaleur et des sécheresses prolongées. Cette régulation climatique locale limite les pertes de production et contribue à la résilience économique des familles rurales.[4]
De plus, les systèmes agroforestiers permettent une meilleure adaptation aux changements climatiques et une diversification des cultures, ce qui réduit le risque de dépendance à une seule source de revenu.[5] Des programmes de terrain en Côte d’Ivoire et au Ghana ont montré que l’adoption de l’agroforesterie améliore la sécurité alimentaire des ménages et renforce leur capacité à faire face aux chocs climatiques, tout en stabilisant les rendements sur le moyen et long terme.
Défis de mise en œuvre et adoption par les producteurs
Malgré ses bénéfices, l’agroforesterie cacaoyère rencontre des obstacles significatifs à l’adoption. Les producteurs doivent disposer de connaissances techniques pour sélectionner les espèces d’arbres adaptées, gérer la densité et maintenir un équilibre entre ombrage et production. L’accès aux plants et aux intrants, le coût initial de mise en place et la nécessité d’un suivi régulier constituent également des freins. En outre, la pression économique pousse certains producteurs à privilégier la production immédiate au détriment des pratiques durables.[6]
Néanmoins, des initiatives combinant formation, accompagnement technique et incitations financières, comme l’octroi de crédits agricoles ou de subventions pour les plants, ont démontré qu’il est possible d’encourager l’adoption de l’agroforesterie à grande échelle. Les expériences montrent que l’accompagnement institutionnel et le renforcement des capacités locales sont essentiels pour transformer l’agroforesterie en une solution viable et durable.
Conclusion
L’agroforesterie cacaoyère n’est pas un mythe, mais elle n’est pas non plus une solution universelle ou immédiate. Ses avantages environnementaux, climatiques et économiques sont réels, mais ils dépendent d’une planification soignée, d’un choix judicieux des espèces et d’un accompagnement technique adapté. Lorsqu’elle est correctement mise en œuvre, l’agroforesterie peut transformer les plantations de cacao en systèmes plus résilients et durables, tout en offrant des bénéfices supplémentaires aux communautés rurales et à l’environnement. Elle représente donc une stratégie prometteuse pour concilier productivité et durabilité, mais elle exige un engagement à long terme des producteurs, des institutions et des acteurs de la filière.
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Références
[1] FAO. Agroforestry for Sustainable Cocoa Production. Rome, 2020.
[2] ICRAF. Cocoa agroforestry systems in West Africa: biodiversity and ecosystem services. Nairobi, 2019.
[3] World Cocoa Foundation. Cocoa Agroforestry Practices and Yield Impacts. Washington, 2021.
[4] UNEP. Agroforestry as a Climate Change Mitigation Strategy. Nairobi, 2020.
[5] Journal of Sustainable Agriculture. Long-term impacts of shade trees on cocoa yield and quality. 2018.
[6] African Journal of Agricultural Research. Adoption challenges of cocoa agroforestry in West Africa. 2020.

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