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À l’heure où les filières agricoles intensifient leur transition vers des systèmes de production à faible empreinte chimique, la maîtrise des bio-solutions n’est plus un avantage marginal mais un véritable cœur de compétence[1]. La BIOSOLUTION ACADEMY MASTERCLASS 2025-2026 a été conçue par Hectare Academy pour donner aux ingénieurs agronomes, responsables techniques. Mais aussi aux producteurs, jeunes chercheurs et entrepreneurs la profondeur scientifique, le réflexe réglementaire et la rigueur opérationnelle indispensables. Ceci pour piloter des stratégies intégrant biocontrôle, biostimulants, biofertilisants et pratiques d’agroécologie appliquée.

Une architecture pédagogique immersive

 

L’ambition est simple et exigeante : transformer la connaissance en décisions agronomiques mesurables et économiquement viables. En outre, en satisfaisant les cadres normatifs qui structurent désormais l’accès au marché des intrants d’origine biologique en Europe, en Afrique et en Amérique latine. La dynamique sectorielle le confirme : le marché européen du biocontrôle a doublé depuis 2016 pour atteindre environ 1,6 milliard d’euros en 2023, soit près de 10 % de la protection des cultures dans l’UE. Malgré des délais d’autorisation pouvant aller jusqu’à dix ans selon les filières de produits, un contexte qui impose des compétences pointues pour naviguer entre innovation, essais et conformité. [2]

Les fondamentaux scientifiques des bio-solutions

 

La masterclass s’appuie sur une architecture pédagogique immersive qui croise théorie et terrain. Les fondamentaux scientifiques établissent d’abord un langage commun : définitions opératoires des agents de biocontrôle, familles de micro-organismes, extraits botaniques et médiateurs chimiques, mécanismes d’action sur bioagresseurs et microbiotes du sol. Ainsi que la physiologie végétale sous-jacente aux effets revendiqués des biostimulants.

Cette base permet de lire de manière critique les allégations d’efficacité et de comprendre pourquoi, en l’absence d’une définition mondiale unique des « biopesticides », la qualification réglementaire varie selon les juridictions et conditionne la stratégie de développement et d’homologation. En pratique, être capable de distinguer rapidement un produit qui relève d’un cadre « protection des plantes » d’un autre qui appartient au champ des « fertilisants et biostimulants » accélère la mise en marché et réduit les risques de non-conformité documentaire.[3]

La réglementation comme levier stratégique

 

Le volet réglementaire occupe une place centrale, car il structure les décisions techniques dès la conception d’un produit et jusqu’à son étiquetage final. En Europe, le Règlement (UE) 2019/1009, pleinement applicable depuis juillet 2022, a ouvert un marché unique aux fertilisants et a offert un cadre pour les biostimulants, avec des exigences harmonisées de sécurité, qualité et étiquetage[4].

Comprendre les catégories de produits fertilisants, les mentions obligatoires et la rédaction correcte des bénéfices revendiqués n’est pas un simple exercice de conformité. C’est une compétence stratégique qui évite des retours de lots, fluidifie les inspections et sécurise la crédibilité commerciale auprès des distributeurs. Les séquences de la masterclass décryptent ces exigences, illustrent les bonnes pratiques d’étiquetage et comparent les trajectoires réglementaires avec celles d’autres régions. Ceci afin d’anticiper les exigences documentaires lors d’un déploiement multi-marchés.[5]

Egalement disponible: Comment déterminer la nature d’un sol : Méthodes, enjeux et applications

De l’essai au dossier technique

Sur le terrain technique, la formation privilégie l’ingénierie d’essais et l’interprétation de données. Les participants apprennent à concevoir des protocoles robustes pour isoler les effets propres d’un microbien ou d’un extrait botanique, à choisir des indicateurs agronomiques pertinents, à identifier les interactions avec les pratiques culturales et à analyser statistiquement les réponses en conditions réelles.

L’objectif est d’aboutir à des dossiers techniques capables de convaincre des autorités mais aussi des partenaires de distribution. La masterclass insiste également sur l’intégration fine des biosolutions dans des programmes d’IPM : positionnement par stade phénologique, compatibilités et séquences avec d’autres interventions, et pilotage économique de la marge brute par culture. Cette approche holistique reflète l’état de l’art : le biocontrôle est aujourd’hui reconnu comme un levier prioritaire au sein de la protection intégrée, dès lors qu’il est articulé à un itinéraire technique cohérent et mesurable.[6]

Les dynamiques de marché et l’adoption

 

Le module « stratégie marché » expose les grandes tendances économiques qui sous-tendent les investissements en R&D et l’adoption sur les exploitations. Les indicateurs convergent : le segment des biostimulants progresse rapidement et les projections mondiales tablent sur un marché d’environ 7,8 milliards USD à l’horizon 2030, porté par une croissance annuelle à deux chiffres selon plusieurs cabinets d’études. [7]Traduite en décisions concrètes, cette tendance signifie que les équipes techniques doivent savoir prioriser les allégations ayant la meilleure probabilité de succès agronomique et commercial. Aussi calibrer les essais multi-environnements, et structurer des « value dossiers » capables de résister à l’examen des agrégateurs, des coopératives et des grands distributeurs. La masterclass accompagne ces arbitrages, en montrant comment relier métriques agronomiques et promesse marketing sans tomber dans la sur-interprétation.[8]

Du produit à la pratique agricole

Parce qu’un bon produit ne suffit pas à faire une adoption durable, un accent particulier est mis sur l’« exécution » au niveau de l’exploitation. Les participants s’entraînent à conduire des diagnostics agro-écosystémiques rapides, à catégoriser les pressions biotiques, à apprécier la qualité biologique des sols. Mais aussi à choisir les biosolutions pertinentes au regard des objectifs de rendement et de qualité. Ils apprennent à documenter les pratiques pour alimenter les cahiers de traçabilité, à rédiger des recommandations interprétables par les opérateurs de terrain et à constituer des retours d’expérience structurés qui nourrissent l’amélioration continue.

Des études de cas montrent comment l’introduction d’un agent microbien ou d’un traitement à base de métabolites peut s’articuler avec les rotations, la fertilisation organique et les seuils d’intervention. Y compris dans des contextes tropicaux où la pression des bioagresseurs et la dynamique hydrique imposent une adaptation précise des calendriers d’application. [9]Des ressources de synthèse issues de programmes internationaux sur les biosolutions pour la fertilité des sols et la gestion des ravageurs viennent compléter ces mises en situation et donnent des repères pour des territoires aux données agronomiques encore peu capitalisées.

Une boîte à outils pour transformer les filières

La dimension « innovation responsable » traverse l’ensemble du parcours. Les intervenants reviennent sur la question sensible des délais d’autorisation en Europe et sur leurs effets d’entraînement dans les chaînes d’investissement, afin d’aider les porteurs de projets à bâtir des plans réalistes. Savoir chiffrer les horizons temporels, articuler les jalons techniques avec les jalons réglementaires et gérer la balance risque-rendement est présenté comme une compétence au même titre que la microbiologie ou l’écophysiologie. Ici encore, les données récentes des associations professionnelles et des instituts indépendants servent d’appuis pour bâtir des feuilles de route crédibles et pour dialoguer avec les partenaires publics et privés.

Conclusion

Au terme de la BIOSOLUTION ACADEMY MASTERCLASS 2025-2026, les participants repartent avec une boîte à outils complète : une compréhension claire des familles de biosolutions et de leurs mécanismes. Une capacité éprouvée à construire des essais probants, un sens affûté des exigences réglementaires et une lecture économique des marchés permettant d’argumenter une adoption à l’échelle des filières.

Ils rejoignent également un réseau de pairs et d’experts mobilisables pour des problématiques de formulation, de compatibilité, d’étiquetage ou d’extension internationale. Un capital social qui compte autant que les protocoles lorsqu’il s’agit d’accélérer des transitions crédibles et traçables. L’enjeu, au-delà des effets d’annonce, est de doter les décideurs de compétences qui résistent aux aléas climatiques, aux fluctuations de prix des intrants et aux révisions réglementaires. Cette masterclass est pensée pour cela : outiller, relier et professionnaliser. Ceci afin que les biosolutions deviennent un pilier d’agronomie de précision et non un simple supplément d’âme.

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Références

[1] FAO/WHO. « Introduction: Biological Pest Control Agents ». Définitions et panorama des agents biologiques de lutte, rappelant l’absence de consensus mondial unique et les implications pour les cadres d’évaluation.

[2]Union européenne. Règlement (UE) 2019/1009 et synthèses associées. Cadre harmonisé pour les produits fertilisants, y compris les biostimulants ; exigences de sécurité, qualité et étiquetage, applicables depuis le 16 juillet 2022.

[3]Intertek. « The EU Fertilizing Products Regulation ». Rappel de l’entrée en application et des points clés pour la mise sur le marché des biostimulants et l’étiquetage conforme.

[4]IBMA et relais sectoriels. Données 2023 sur la taille et la dynamique du marché européen du biocontrôle, incluant les délais d’autorisation et leurs effets sur l’attractivité.

[5]Études de marché biostimulants 2024-2025. Estimations et projections de croissance du segment biostimulants à l’horizon 2030, utiles pour cadrer les stratégies d’innovation et d’accès au marché.

[6]DeSIRA-LIFT. « Biosolutions for improved farming systems ». Ressources de synthèse pour l’intégration des biosolutions dans des systèmes agricoles durables, avec un éclairage utile pour les contextes tropicaux.

[7]BASF Agriculture. « Trends in Agriculture: Biologicals ». Point d’entrée pédagogique sur les familles de solutions biologiques et leurs complémentarités avec la protection conventionnelle.

[8]GrandView Research et Credence Research. Données complémentaires sur la taille des marchés et la segmentation, à utiliser avec esprit critique pour croiser les hypothèses et scénarios.

[9]EBIC. « Understanding the FPR ». Précisions pratiques sur la phraséologie d’étiquetage conforme des biostimulants, utile lors de la préparation des dossiers.