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Au Cameroun, le secteur de l’élevage est dominé par les ruminants (environ 4 millions de bovins et 7 millions de petits ruminants). Les provinces de l’Adamaoua et du Nord-Ouest approvisionnent le marché du Sud. La province du Nord, avec 1,8 millions de bovins, ne satisfait pas la demande locale. Les importations tchadiennes compensent le déficit.
Dans la province du Nord, la surface disponible pour le pâturage n’est pas un facteur limitant (33% de la superficie totale). Mais cette surface disponible est fortement concurrencée au Sud par les zones de chasse et de réserve (45% de la superficie totale), au Nord par l’agriculture (10% de la superficie totale). La province pourrait supporter 1,4 million d’EBU contre 0,9 actuellement[1].
Cet article parle des grands traits de la répartition des effectifs bovins, ovins et caprins dans le nord du Cameroun.
1 – Les races[3]
a – RACES BOVINES
Il existe des taurins (bovins sans bosse) dans le nord du Cameroun. La race Kouri, caractérisée par sa grande taille, ses cornes énormes. Son aptitude à l’engraissement et ses qualités laitières, n’est représentée, très faiblement, que sur les rives du lac Tchad.
Les montagnards du centre du Margui-Wandala (pays kapsiki surtout) élèvent des taurins de petite taille (1 mètre). Ces derniers dont l’aspect général rappelle celui de la bretonne pie noire ; le poids de ces animaux est faible, et les vaches donnent peu de lait. Les bovins élevés dans le massif de Poli (race namchi) présentent les memes caractéristiques.
Fait remarquable, ils vivent dans une région infestée de glossines sans en souffrir gravement. On ne compte actuellement, dans ces deux régions, que quelques milliers de taurins purs ; ils occupaient tout le nord du Cameroun avant l’arrivée des Peuls et des Arabes. Mais ont été refoulés dans les montagnes en même temps que leurs maîtres. Des métis à dominante zébu ont été repérés chez les populations de la plaine du Logone. Actuellement, les montagnards eux-mêmes effectuent les croisements, et les taurins semblent en voie de disparition.
Les zébus (bovins à bosse)
Ces derniers ont été amenés, depuis deux siècles, par les peuples éleveurs. On distingue parmi eux trois races, qui correspondent aux trois peuples et dont l’aire d’extension déborde largement les frontières du nord du Cameroun.

Le zébu mbororo
Il est grand (1,35 à 1,50 m) assez lourd (370 kg) ; son squelette est puissant, ses cornes longues et en forme de lyre, son caractère farouche. Il est robuste, excellent marcheur ; mais son rendement en viande et en lait est faible. On distingue, d’après la couleur de la robe, deux variétés de zébus mbororo : la race djafoun (robe acajou) et la race akou (robe gris clair) ; généralement chaque groupe de Mbororo possède des représentants d’une seule de ces races.

Caphavet
Le zébu peul
Il est de format un peu plus réduit (1,30 m, 300 kg). Son squelette est fin, et son rendement en viande satisfaisant en quantité (50 ‘A) et en qualité. Cette race représente au moins les trois quarts du cheptel bovin du nord du Cameroun ; mais elle est assez peu homogène ; les variations de la couleur de la robe ne correspondent pas à celles du format et de la forme des cornes ; les Peuls achètent souvent et introduisent dans leurs troupeaux des zébus mbororo.

Le zébu arabe
Il ressemble au zébu peul. Cependant, sa taille et son poids sont un peu plus élevés, sa bosse plus petite. Son rendement en viande est inférieur (47 %).

Tous ces zébus du nord du Cameroun paraissent avoir une aptitude à la production laitière faible : 2 à 3 1 par jour pour les zébus peuls, moins encore pour les zébus mbororo.
b – RACES OVINES
La race kirdi est petite (50 à 55 cm ; 20 kg) ; sa robe est généralement foncée, ses cornes courtes. Elle est rustique et prolifique. La race peule est plus grande (65 à 70 cm ; 30 kg) ; sa robe est plus claire. Ses cornes plus longues. Ces deux races donnent d’excellents animaux de boucherie ; elles sont souvent métissées.

La race woyla, de très grand format (85 cm ; 45 kg) n’est représentée que par des animaux achetés chaque année à des Tchadiens. Elle est fragile et donne une viande de qualité médiocre.

c – RACES CAPRINES
La race kirdi ou naine est dodue et robuste, mais petite (15 kg). La race (( de la plaine N est plus grande et élancée (20 à 30 kg). Ces deux types sont fréquemment métissés ; le premier domine dans les montagnes ; le second chez les Peuls et les Arabes[2].
Egalement disponible: le Français Coopex Montbéliarde livre un 2ème lot de 165 vaches au Cameroun pour doper la production
2- La répartition par âges et par sexes
Les données contenues dans les documents du Service de l’Elevage ne permettent pas de dresser un tableau précis de la répartition des animaux. Dans chaque espèce, par âges et par sexes. Les comptages qui ont été faits à ce sujet concernent uniquement les bovins et chacun d’eux ne porte que sur une petite région. Le découpage en tranches d’âges diffère d’un comptage à l’autre ; il est souvent indiqué de façon purement qualitative (jeunes, taurillons…).
D’après des calculs faits à l’occasion de dénombrements locaux, notamment en 1938, 1942 et 1953, le pourcentage des mâles serait compris entre 13 et 21 %. Le nombre des taureaux est jugé excessif, celui des bœufs castrés insuffisant. Le rapport entre le nombre des jeunes non sevrés et celui des femelles varierait de 24 à 33 ‘A : mais la catégorie « femelles x n’est pas toujours définie avec précision. Il s’agit, au moins dans certains cas, de toutes les femelles sevrées ; d’autre part ce rapport exprime en réalité la somme de plusieurs composantes : fécondité, avortements, mortalité à la naissance et en bas âge, qui ne sont pas connues directement.
Conclusion
Au cours des années qui viennent, de nouveaux comptages, plus précis et plus étendus à la fois seront entrepris. Il est très important de bien étudier la composition du cheptel, pour apprécier sa valeur réelle, sa capacité de production et de reproduction, l’effet des maladies qui frappent les jeunes, et aussi pour mieux comprendre les conditions de la commercialisation.
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Sources:
[1]Moïse LABONNE dans l’article sur Le secteur de l’élevage au Cameroun et dans les provinces du Grand Nord : situation actuelle, contraintes, enjeux et défis
[2] Ouvrage de L’ÉLEVAGE ET LE COMMERCE DU BÉTAIL DANS LE’NORD DU CAMEROUN PAR H. FRÉCHOU P46
[3]Ce paragraphe reprend notamment les données contenues dans une note ronkotypée de M. DIDIERJEAN, qui a été longtemps vétérinaire à Maroua. Les dimensions et poids indiqués sont ceux des adultes mâles moyens.

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